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Séparation : Un Juge Demande à Une Maman D’arrêter D’allaiter Pour Que Son Ex Puisse S’occuper De Leur Bébé

Un couple séparé a du mal à trouver un accord concernant la garde de son bébé de 6 mois. L’allaitement est notamment au cœur des discussions, un juge ayant estimé que la maman devait arrêter de donner le sein pour que le papa puisse aussi s’en occuper.

Arleta Ramirez a donné naissance à une petite fille, née de son union avec Mike Ridgway, au mois de juillet 2022. Pour cette maman, qui a allaité son fils aîné jusqu’à l’âge de 2 ans, il était évident qu’elle donnerait également le sein le plus longtemps possible à sa nouvelle-née. Cependant, les choses se sont compliquées quand le couple s’est séparé rapidement après la naissance, son partenaire ayant quitté leur domicile, situé en Virginie (États-Unis)

Le juge demande à la mère d’arrêter d’allaiter

Le 28 novembre 2022, Arleta Ramiez et Mike Ridgway avaient rendez-vous devant un juge du Prince William County pour discuter de la garde de leur fille. Le magistrat a décidé que le père aurait le droit de rendre visite à son bébé quatre jours par semaine, avant d’être autorisé à la garder une nuit par semaine à partir du mois de février. Et l’ordonnance du tribunal précisait : « La mère doit fait tout son possible pour que l’enfant suive un planning d’alimentation et pour utiliser un biberon ».

En clair, son enfant devait adopter des horaires plus ou moins fixes pour manger et être nourri au biberon, et Arleta Ramirez devait soit tirer son lait, soit accepter de passer au lait infantile. Problème, le bébé tète environ une fois par heure, et son père s’est plaint que cela interférait avec ses visites. En outre, la maman a essayé de tirer son lait, mais n’arrivait pas à en produire suffisamment de cette façon pour que sa fille soit rassasiée. Et, quand les parents ont essayé de lui donner le biberon, l’enfant le refusait.

Cependant, Arleta Ramirez ne peut pas non plus ignorer l’ordonnance du juge. Si elle a commencé à rassembler des preuves, notamment une lettre du pédiatre de sa fille expliquant qu’elle est allaitée au sein uniquement et des textes de soutien d’experts en allaitement, la prochaine audience n’aura lieu qu’en avril 2023. Alors que même son avocat lui recommande d’arrêter d’allaiter, la jeune maman s’interroge : « Pourquoi me forcent-ils à arrêter d’allaiter au sein ? N’est-ce pas son droit ? N’est-ce pas ce qui est mieux pour elle ? ».

Le père soutient l’allaitement, à condition de pouvoir s’occuper de son bébé

Comme le rappelle le Washington Post, en admettant que le tribunal soit d’accord avec Arleta Ramirez, il ne pourrait malgré tout pas rendre une décision limitant les visites du père sous prétexte que l’enfant est allaité au sein. En effet, cela pourrait être considéré comme discriminant. Mike Ridgway, de son côté, explique dans un e-mail envoyé au quotidien avoir donné à son ex « l’espace pour à la fois allaiter au sein et tirer du lait pour qu'[il] puisse nourrir au biberon [leur] fille pendant qu’elle est sous [sa] garde ». Il ajoute ne pas s’opposer à ce que son bébé continue à être nourri de lait maternel, tant que cela est compatible avec le fait qu’il s’occupe d’elle : « Passé l’âge de 6mois , je continuerais à soutenir l’allaitement et le fait de nourrir notre fille avec des biberons de lait maternel autant que possible, tout en complétant avec du lait infantile lorsque cela est absolument nécessaire ».

Selon Tara Steinnerd, l’avocate de Mike Ridgway, Arleta Ramirez essaierait d’utiliser le prétexte de vouloir continuer à allaiter sa fille pour essayer de sauver sa relation avec son ex. Elle explique avoir déjà travaillé sur des cas où les mères refusaient de tirer leur lait parce qu’elles n’acceptaient pas que leur ancien compagnon puissent avoir un droit de visite sur leur enfant : « Elles inventent des myriades d’excuses. C’est pour utiliser l’allaitement comme arme contre le droit de visite ».

Interrogée par le Washington Post, Stéphanie Bodak Nicholson, présidente du conseil américain de la Leche League, le cas d’Arleta Ramirez est loin d’être unique. De son côté, elle estime être contactée en moyenne une fois par an par une maman à qui on a demandé d’arrêter d’allaiter pour partager la garde de son enfant avec son ex-conjoint, et ce seulement pour la région qu’elle représente. En effet, elle souligne que l’association compte pas moins de 1500 représentants aux États-Unis, chacun s’occupant d’une région. Il y a donc fort à parier que le nombre de parents concernés soit très important.

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