Beauté

c’est une nécessité de parler aux bébés prématurés.voila pourquoi?

Dans le cas d’une naissance prématurée, la question de la survie de l’enfant se pose à tout moment. Les parents sont souvent confrontés au deuil d’une grossesse brillante et se retrouvent dans un service de néonatalogie, face à un enfant avec lequel ils n’ont pas toujours pu créer des liens, car il fallait le prendre en charge très rapidement. Or, parler avec un petit prématuré peut l’aider dans son évolution. Comment mettre en place cette conversation et installer ce lien si précieux avec l’enfant prématuré ?

La psychanalyste Catherine Vanier s’est prise de passion pour ces jeunes. Pendant près de plusieurs années, elle a travaillé au sein de la section néonatale de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, près de Paris. Elle a témoigné de ces nombreuses années de plaisir dans un livre électronique intitulé « Naître prématuré », publié par l’intermédiaire de Bayard, dans lequel elle raconte comment elle a aidé ces nourrissons à rester et comment leurs mères et leurs pères se sont liés à eux en les encourageant à leur parler. Elle répond à ces questions.

Comment la conversation aide-t-elle les enfants prématurés à se développer ?

Catherine Vanier : Les échanges verbaux sont cruciaux dans le développement des nourrissons pour les aider à devenir des sujets de leur propre droit. Il faut leur expliquer, par exemple, pourquoi ils peuvent être dans cette couveuse, pourquoi il faut s’occuper d’eux.

La phrase est cruciale. Elle replace l’enfant en bas de l’histoire et lui permet de chiffrer son choix de développement.

En parlant de votre enfant prématuré, est-ce que c’est quelque chose d’évident pour les mères et les pères ou est-ce une pratique de pointe ?

Les mères et les pères s’en rendent compte quand tout se passe bien. Lorsque les mères et les pères sont confrontés à un enfant prématuré, ils n’ont rien à faire. C’est très dur pour les nourrissons. Ne sachant pas si leur enfant va s’en sortir ou non, certains ont du mal à créer des liens avec lui et ne peuvent pas lui parler dès la naissance. Ils ne veulent pas l’aider sans tarder et trouvent difficile de s’en occuper. En outre, il y a tellement d’ordres médicaux à comprendre dans l’unité de soins intensifs que certains parents n’ont pas souvent l’occasion de voir leur enfant.

Quelles modifications pouvez-vous constater chez un enfant prématuré avec lequel vous communiquez ?

La plupart des mères que j’ai rencontrées dans l’unité de soins intensifs néonatals étaient déjà des mères. Elles avaient déjà tissé des liens avec leur enfant et avaient été en mesure de lui parler lorsqu’il était dans leur ventre. Dans le cas d’un premier-né prématuré, c’est beaucoup plus difficile. Dans tous les cas, parler permet au nouvel enfant de s’épanouir. Parler à l’enfant, c’est la vie ! Le contact est également essentiel. Toucher son bébé, le caresser, l’éduquer peau contre peau…

La prise en charge des nouveau-nés dans les services de néonatologie a-t-elle évolué ?

Oui, il peut y avoir une évolution supplémentaire dans la prise en charge des nouveau-nés. L’institution s’adresse beaucoup plus au petit et lui parle en mamaese (langage lent, faisant un air ou une voix exagérée). Une étude publiée en 2017 dans le British Medical Journal confirme que les enfants prématurés sont mieux pris en charge aujourd’hui qu’il y a vingt ans, mais qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire. Chaque année en France, près de 60 000 enfants naissent prématurément.

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