Après un échange de nourrissons à la maternité, les parents doivent attendre la fin de l’enquête pour récupérer leur enfant biologique. L’une des mères se confie et explique être prête à se battre.
Deux femmes ont accouché le 13 septembre 2022 à la maternité Roumen Velev, située à Sofia, en Bulgarie. L’une d’elles a été prise d’un doute en constatant que son enfant ne lui ressemblait absolument pas, pas plus qu’à son papa. Alors elle a demandé un test ADN, qui a confirmé début décembre qu’ils n’étaient pas les parents biologiques du bébé. Leur nourrisson ayant été échangé, une enquête a permis de retrouver les parents du bambin qu’ils élevaient, et le leur. Le ministre de la Santé, Asen Medzhidiev, explique que cet incident a eu lieu car « des négligences ont été démontrées à plusieurs étapes de la chaîne », rapportent les médias locaux.
Une faille dans la procédure de sécurité
La chaîne BTV explique que, en Bulgarie, les bébés sont systématiquement placés en pouponnière pendant quelques heures après leur naissance. L’avocate spécialisée en droit médicale Maria Petrova, interrogée par le média, ajoute que la plupart des maternités bulgares ne prévoient pas de peau à peau après l’accouchement, et que le père doit payer des frais supplémentaires pour assister à la naissance. « Les parents ne peuvent souvent pas voir tout de suite leur bébé à la naissance, surtout en cas de césarienne », déclare-t-elle
Pour éviter que des échanges de bébés se produisent comme cela a été le cas ici, il y a un protocole de sécurité. La mère et l’enfant sont équipés d’un bracelet avec un numéro, et c’est justement là qu’il y a eu une faille dans cette affaire. « Les bracelets des bébés étaient les bons, mais ceux des mères ont été échangés », explique le procureur adjoint Ivan Stefanov.
Les parents n’ont pas encore pu récupérer leurs enfants respectifs
Le procureur précise que la deuxième mère a accepté les résultats du test ADN. Mais, pour le moment, les familles n’ont pas encore pu échanger les enfants à nouveau. Ces derniers doivent rester avec leurs parents légaux, c’est-à-dire ceux qui figurent sur leurs actes de naissance, au moins jusqu’à ce que l’enquête soit terminée.
Sevda Mihailova est la seconde maman, celle qui a appris que son bébé avait été échangé après que la première a demandé un test ADN. « Le médecin est venu à l’improviste chez nous et m’a dit : « Restez calmes, je vais vous expliquer et vous montrer des photos de l’autre bébé ». Mais depuis que j’ai découvert ce truc, je ne peux pas dormir ni manger », a-t-elle déclaré à la télévision bulgare. Tandis que, selon Le Monde, l’issue d’une procédure de restitution est, pour le moment, « complètement incertaine », elle-même a bien l’intention de ne pas laisser tomber : « Mon enfant va bien, je me battrai jusqu’au bout devant les tribunaux ».
