Lors d’un débat à la télévision américaine, une experte en parentalité a suscité l’indignation. Pour elle, les grands-parents doivent demander le consentement de leurs petits-enfants avant de les embrasser.
Jane Evans ne s’attendait peut être pas à soulever autant de récriminations après son passage dans l’émission “This Morning” aux Etats-Unis.
Cette experte en parentalité a affirmé sur le plateau de télévision que les grands parents doivent demander le consentement des petits enfants avant de leur faire un bisou ou un câlin. Et ce au nom du fait de “mettre les enfants en sécurité”. “Il s’agit de permettre aux enfants de décider qui peut ou ne peut pas toucher leurs corps, quand, comment, quoi, où. Et c’est nécessaire à leur sécurité.”
Elle justifie sa phrase en affirmant que les agressions sexuelles sont le plus souvent perpétrées dans le cercle familial proche.
Le débat sur le consentement va-t-il trop loin ?
Alors certes, s’il est important d’apprendre dès le plus jeune âge la notion de consentement et de respect de son corps, n’est pas cette fois pousser le débat trop loin ?
Va-t-il falloir demander l’avis des enfants avant de les mettre nu pour prendre un bain ou avant d’aller les essuyer aux toilettes ?
N’est-ce pas rendre malsain tout rapport affectif qui est censé construire l’enfant, le faire se sentir aimer, en sécurité ?
Nous sommes des animaux au sang chaud, des animaux sociaux qui ont besoin de compagnie mais aussi de présence et d’attentions physiques pour grandir. Prenez le lien charnel entre une mère et son bébé, l’effet apaisant et libérateur que peut avoir une simple étreinte dans un moment difficile ou après une mauvaise journée ; le contact physique avec les gens qu’on aime nous sécurise et est nécessaire.
L’arbre qui cache la forêt
D’ailleurs, de nombreux téléspectateurs se sont indignés de cette “recommandation” mais aussi d’autres invités en plateau.
Pour certains, c’est faire le jeu inverse de ce qu’on pense défendre en sexualisant des baisers aux grands parents ; pour d’autres on prend le risque de créer des enfants puis des adultes froids et ne cherchant aucun contact, s’effarouchant du moindre rapprochement physique.
Evidemment, le problème des agressions sexuelles sur les enfants, les contacts physiques non désirés etc. ne sont pas à prendre à la légère. Bien au contraire. Mais à force d’utiliser la notion de consentement à tort et à travers, le terme en devient galvaudé. Si on doit se méfier de nos propres grands mères, tout geste d’affection plus tard ne deviendra-t-il pas suspect ?
Voici ce qu’a déclaré une autre invitée sur le plateau et cette phrase résume bien ce qui est important d’apprendre aux enfants : “Il est triste de penser qu’embrasser ses grands-parents pourraient appartenir au passé. Ce que nous devons enseigner à nos enfants, c’est ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas.”
Car l’important est là. Refuser tout contact physique place tous les contacts physiques au même plan, discerner ce qui est déplacé en devient plus compliqué.
Enfin, bien souvent, un enfant, par une grimace, une fuite improvisée ou même un mot méchamment honnête sait montrer qu’il en a marre qu’on l’embrasse ou refuser un contact physique. Et si l’adulte en question est malsain et malintentionné, malheureusement un non consentement explicitement exprimé ne suffira pas à l’éloigner. Il n’y a qu’à écouter les récits de victimes de viol ou d’agressions.