Enfant

Ce Que L’écriture De Votre Enfant Révèle De Sa Personnalité….

Plutôt brouillon, appliqué, très gros, tout petit, penché… La manière dont votre enfant écrit peut laisser transparaitre certains traits de sa personnalité et certains troubles de l’apprentissage. Décryptage avec la graphothérapeute et graphologue Céline Colombani.

Plus la technologie avance, et plus l’écriture manuscrite semble perdre du terrain. Pourtant, à travers notre tracé, on transmet beaucoup de notre personnalité. Par ailleurs, nos enfants ne peuvent pas y échapper, car au cours de leur parcours scolaire, ils vont avoir beaucoup d’exercices et d’épreuves à l’écrit. Impossible donc de faire l’impasse et tant mieux, car le fait d’écrire va au-delà de la scolarité. L’écriture à la main favorise le bon développement intellectuel et neurologique de l’enfant, en faisant appel à sa mémoire visuelle, à sa dextérité, sa capacité de synchronisation. En écrivant, l’enfant fait travailler l’ensemble du cerveau. Or, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) estime qu’1 français sur 5 a un faible niveau en lecture et en écriture. C’est 4 fois plus élevé qu’au Japon.

Les différentes phases de l’écriture chez l’enfant

Au cours de son apprentissage de l’écriture, l’enfant va passer par plusieurs phases. En fin d’école maternelle et début d’école élémentaire, aux alentours de 5 à 7 ans, l’enfant entre ainsi dans une phase pré-calligraphique. A ce moment-là, le geste de l’enfant manque de maitrise. Il apprend à bien tenir son crayon, à synchroniser sa pensée avec son geste. Puis vient ensuite la phase calligraphique, de 9 à 11 ou 12 ans, sur la fin de l’école primaire, au cours de laquelle le geste devient plus précis et où l’enfant reproduit assez fidèlement le modèle scolaire. Il gagne en aisance et en rapidité d’écriture, tout en s’appliquant à bien ressembler aux formes apprises. Enfin, à l’entrée au collège, parfois un peu avant, intervient une phase post-calligraphique qui marque le moment de la personnalisation de l’écriture. L’enfant va aménager son apprentissage. C’est le temps de toutes les excentricités, des ronds à la place du point du i, le moment où les lettres scriptes se mixent aux lettres cursives. En parallèle, il continue d’accélérer sa vitesse d’exécution.

Détecter certains troubles de l’apprentissage grâce à l’écriture

Mais comme dans tout apprentissage, certains enfants peuvent rencontrer des difficultés et l’écriture n’échappe pas à la règle. Cependant, la graphothérapeute Céline Colombani tient avant toute chose à rassurer les parents : « Je ne connais personne qui écrit mal, et l’écriture ne se fige jamais. » A travers l’écriture de l’enfant, il va tout de même être possible de détecter certains troubles de l’apprentissage. Voici quelques problématiques auxquelles être attentifs :

  • L’enfant écrit lentement : cela peut être des enfants sages, très dociles. Ecrire doucement est une résistance pour eux, comme une agressivité passive
  • L’enfant n’écrit pas sur les lignes 
  • L’enfant a une écriture irrégulière 
  • L’enfant colle trop ses lettres, c’est illisible 
  • L’enfant tient mal son crayon : beaucoup de raisons peuvent l’expliquer. Cela peut être un problème d’apprentissage à la source. « Pendant le Covid, avec les cours à distance, beaucoup de parents ont transmis des mauvaises habitudes à leurs enfants », explique par exemple notre experte. L’hypersudation de plus en plus fréquente peut également conduire l’enfant à rajouter un doigt pour tenir le crayon.
  • L’enfant ne ferme pas ses lettres au bon endroit : « On le retrouve dans le cas d’enfant haut potentiel, mais aussi dans le cadre d’apprentissages qui ont pu être faits pendant la période Covid avec les parents », souligne-t-elle.
  • L’enfant a un problème de tonicité

Le rôle du graphothérapeute

Lorsque l’écriture manuelle est soit trop lente, soit illisible, soit fatigante, demandant dans tous les cas un effort cognitif majeur, on parle alors de dysgraphie. Pour savoir s’il s’agit d’un réel problème et envisager un suivi, il est important de consulter un spécialiste et le graphothérapeute est le mieux placé. Le bilan en cabinet se déroule en plusieurs étapes, pour observer les difficultés de l’enfant, connaitre son histoire, celle des parents… « La forme générale de l’écriture n’est pas forcément ce qui est le plus important. La tenue du crayon ou la vitesse d’exécution sont tout aussi importantes, voire plus », explique-t-elle.

Généralement, la rééducation concerne des enfants dès 6 ans jusqu’à l’âge adulte. La demande émane souvent de l’enseignant mais aussi des parents voire même des orthophonistes. « On sait si un enfant a besoin d’aide quand il se plaint d’avoir mal quand il écrit, qu’il tient mal son crayon malgré l’attention répétée des parents et de l’enseignant, mais surtout quand l’écriture est illisible, quand l’enfant n’arrive plus à terminer ses exercices écrits en même temps que ses camarades et quand les cahiers sont sales et mal tenus », rappelle-t-elle. Ensuite, chaque cas appelle à une solution adaptée. Parfois il suffit d’une simple conversation pour débloquer certaines barrières et parfois, le graphothérapeute peut prescrire un suivi en psychologie par exemple.

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