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Bébé prématuré! Conseils de parent et de pédiatre

Chaque année, près de 60 000 bébés naissent prématurés. Un sur cinq sera d’ailleurs un grand prématuré. Si la médecine a permis de faire des progrès considérables, les parents doivent néanmoins prendre quelques précautions pour que bébé se porte le mieux du monde. Comment s’en occuper ? Faut-il un suivi médical particulier ? Toutes les réponses à vos questions.

Qu’est-ce qu’un bébé prématuré ?

Une naissance prématurée a lieu avant le terme de la grossesse, un terme qui correspond à 41 semaines d’aménorrhée (SA). Un enfant est considéré comme prématuré s’il naît avant 37 semaines d’aménorrhée  (soit à 8 mois et demi de grossesse). Ainsi, un accouchement qui a lieu entre la 37e et la 41e semaine, n’est donc pas considéré comme prématuré.

Il existe différents stade de prématurité :

  • La prématurité moyenne : lorsqu’un bébé naît entre la 32e et la 36e SA révolue (7 mois à 8 mois de grossesse),
  • La grande prématurité : lorsqu’un bébé naît entre la 28e et la 32e SA (6 mois à 7 mois de grossesse),
  • La très grande prématurité ou prématurité extrême : pour les bébés nés avant 28 SA (soit en dessous de 6 mois de grossesse).

Chaque année en France, près de 60 000 bébés naissent prématurément

Des causes multiples

Les causes de la prématurité sont multiples et souvent intriquées. Il y a :

  • des facteurs obstétricaux (grossesses multiples, placenta praevia, décollement placentaire, retard de croissance intra-utérin etc)
  • des facteurs maternels (infections à streptocoque B, listeriose, diabète, toxémie etc.)
  • des facteurs foetaux (malformations chromosomiques ou non etc.)
  • des facteurs socio-économiques (multiparité, mère âgée de moins de 18 ans ou de plus de 35 ans, etc.)

Depuis 1985, le nombre de grossesses multiples a fortement augmenté en raison de l’essor des techniques de procréation médicalement assistée. De plus, le pourcentage de grossesses chez les femmes de plus de 35 ans est passé de 6 à 14 %. Enfin, la prématurité provoquée ou médicalement consentie (maladie maternelle, hypotrophie évolutive) représente au moins 30 % des hospitalisations en néonatalogie pour prématurité.

Prématuré : des bébés plus fragiles

A la naissance, les organes d’un bébé prématuré ne sont pas tous prêts à affronter la vie extra-utérine :

  • Immaturité pulmonaire,
  • Immaturité de l’appareil digestif,
  • Immaturité du système immunitaire,
  • Immaturité hépatique (foie),
  • Immaturité du système nerveux central,
  • Immaturité rénale,
  • Thermorégulation immature.

Cela induit une prise en charge spécifique du nouveau-né (qui dépend de son stade de prématurité) : passage en couveuse, intubation, alimentation par sonde gastrique… Ces gestes médicaux sont parfois difficiles à supporter pour les parents. Mais vous pouvez faire confiance à l’équipe médicale pour que les premiers moments de la vie de bébé se passent au mieux.

Généralement, la sortie du bébé prématuré peut se faire lorsque l’appareil respiratoire et l’appareil digestif sont autonomes. 

Les risques liés à la prématurité 

Des problèmes de santé peuvent survenir chez les bébés prématurés à plus ou mois long terme. Mais, il est possible de les limiter en assurant un suivi régulier à l’enfant.

Les autorités de santé rappellent que l’évolution de l’état de santé dépend de chaque enfant et qu’aucun marqueur ne permet de savoir avec précision si l’enfant né prématuré va développer des complications et des séquelles à long terme

De manière générale, les éventuels risques sont :

  • Des infections des voies respiratoires.
  • Des infirmités motrices ou handicap moteur.
  • Des troubles auditifs.
  • Des problèmes de vision (strabisme, amblyopie…).
  • Des troubles cognitifs et comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité…).

Mais là encore, un dépistage précoce permettra une prise en charge adaptée.

Bébé prématuré : un suivi un peu particulier

Les relations entre les parents, le personnel soignant et l’enfant en milieu spécialisé sont aménagées, afin que les parents puissent entrer dans l’unité et être tenus au courant de l’évolution. Les parents sont invités (sans y être obligés bien entendu) à rentrer dans les unités, à participer aux soins du bébé, à lui parler, à le caresser, etc. L’allaitement maternel est encouragé. Le séjour hospitalier est le plus bref possible. Le rôle du personnel hospitalier est aussi de démystifier et expliquer aux parents le rôle des instruments et des tuyaux souvent effrayants.

Mais aujourd’hui, le suivi des enfants prématurés reste encore insuffisant et très inégal selon les régions.

Retour à la maison avec un bébé prématuré

Bébé prématuré : le rôle primordial des parents

Dès la sortie de l’hôpital, vous pouvez faire suivre votre bébé comme tout autre enfant, par un médecin généraliste ou un pédiatre

S’il s’agit d’un grand prématuré, vous pourrez bénéficier d’un suivi spécialisé à l’hôpital. Dans certaines régions, ce suivi sera assuré par le Centre d’action médico-sociale précoce. Ce service propose de suivre l’enfant dès sa naissance, jusqu’au début de sa scolarité (7 ans) : cela permet de proposer des solutions en cas de difficultés d’apprentissage.

La croissance staturo-pondérale du prématuré suit des modalités différentes de celle de l’enfant né à terme. Elle est d’autant plus rapide au cours de la première année que le poids de naissance était faible. Le périmètre crânien traduit la croissance cérébrale et doit être surveillé avec attention.

Lorsqu’on compare les acquisitions psychomotrices d’un prématuré à celles d’un nourrisson né à terme, le pédiatre tient compte de « l’âge corrigé » et non de l’âge réel. Lorsqu’un prématuré est né après 7 mois de grossesse, on peut dire qu’il a 2 mois d’avance. Lorsqu’il sera âgé civilement de 10 mois, il n’aura en réalité que 8 mois d’âge corrigé. Il faut donc le comparer aux performances d’un nourrisson de 8 mois né à terme et non pas à celles d’un nourrisson de 10 mois.

Le retour à la maison avec un bébé prématuré 

Un bébé prématuré est un peu plus fragile que les autres les premiers mois. Ainsi, lorsque vous pourrez rentrer à la maison avec lui, quelques précautions s’imposent.

D’abord, faites le point avec le médecin et notez bien la personne à contacter en cas de problème.

  • Température de la chambre : 19°C.
  • Aérez la chambre tous les jours (en ayant au préalable placé bébé dans une autre pièce)
  • Éloignez les animaux domestiques de la maison.
  • Ne fumez pas dans la maison, même dans une pièce où votre bébé n’a pas l’habitude d’aller.
  • Lavez-vous les mains avant et après les changes.
  • Lavez-vous les mains avant chaque repas de bébé.
  • Consultez un médecin en cas de gastro-entérite, de bronchiolite, de reflux gastro-oesophagien et autre problème pulmonaire ou digestif.

Dans les premiers mois de vie, le bébé prématuré peut-être de nouveau hospitalisé. C’est souvent le cas pour les bébés de petits poids (moins de 2,5 kg à la naissance). La cause principale ? Les troubles respiratoires. En effet, même si bébé est en bonne santé, ses poumons ne sont souvent pas encore totalement matures. Alors, faites attention aux infections hivernales et particulièrement au virus de la bronchiolite.

Pour prévenir ces problèmes chez l’enfant prématuré, il est donc conseillé d’éviter au début les modes de garde collectifs pour ces enfants. Il faut fuir les contacts avec les personnes qui ont une infection des voies respiratoires (si vous êtes concerné, lavez-vous bien les mains et portez un masque avec bébé). Et surtout le premier hiver de bébé, évitez les lieux publics et les transports en communs.

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