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6 gestes de premiers secours sur les enfants et les bébés

Du fait de leur morphologie, les enfants et les nourrissons ne peuvent pas toujours être soignés comme des adultes. Certains gestes de premiers secours sont donc spécifiques. Massage arrêt cardiaque, saignement, étouffement, voici comment réagir en cas d’urgence.

1Réagir en cas de danger

Quelle que soit la nature de l’accident ou de la blessure, le premier réflexe à avoir est de mettre l’enfant en sécurité : couper le courant en cas d’électrocution, l’éloigner de la cuisinière en cas de brûlure, le sortir de l’eau en cas de noyade, etc.

Ensuite, évaluez rapidement son état : si la blessure est légère, c’est de la « bobologie » classique (désinfection, pansement, bisou magique…). Si la situation est sévère ou confuse, appelez immédiatement le 15 : un médecin urgentiste vous aidera à évaluer la situation et vous guidera dans les premiers soins.

Après avoir appelé le 15 (Samu), si nécessaire, cherchez de l’aide autour de vous (parent, voisin, passant, etc.) pour vous assister.

À SAVOIR

Il existe une initiation aux premiers secours enfants et nourrissons (IPSEN). Elle dure une demi-journée et coûte entre 15 et 20 euros. Renseignez-vous sur le site de la Croix-Rouge.

2Faire un massage cardiaque

Si un enfant est inconscient et qu’il ne respire plus, c’est qu’il est en arrêt cardiaque. Le massage cardiaque, idéalement combiné à l’utilisation d’un défibrillateur (voir plus bas), est capital pour le maintenir en vie en attendant les secours. Si vous utilisez un défibrillateur, ne le débranchez pas pendant que vous effectuez le massage cardiaque.

Si vous avez un téléphone avec haut-parleur, appelez le 15, le 18 ou le 112 (numéro d’urgence européen) en débutant le massage cardiaque. Sinon, commencez par une minute de massage cardiaque avant d’appeler. En attendant l’arrivée des secours, recommencez le massage cardiaque. Si une personne est avec vous, faites-lui appeler le 15 pendant que vous débutez le massage.

Pour faire le massage, commencez par libérer les voies aériennes en plaçant votre main sur le front de l’enfant. Placez deux ou trois doigts de l’autre main sous la pointe du menton en prenant appui sur l’os et basculez doucement la tête de la victime en arrière en lui relevant le menton. Le cou doit alors être droit.

Sur un bébé (moins d’un an), le massage cardiaque doit s’effectuer avec deux doigts et non avec la paume entière. Positionnez le nourrisson sur le dos, sur une surface dure (sol, table), poitrine dénudée. Placez deux doigts sur le sternum, environ deux à trois centimètres au-dessus de la jonction des dernières côtes. Compressez 100 à 120 fois par minute en enfonçant d’un tiers de l’épaisseur du corps du bébé.

Pour un enfant de 1 à 8 ans, le massage s’effectue avec le talon de la main ouverte placée sur le sternum au centre de la poitrine. Massez à une fréquence de 100 à 120 compressions par minute.

3Utiliser un DAE (dÉfibrillateur externe)

En cas d’arrêt cardiaque, l’utilisation d’un défibrillateur automatique externe (DAE) en plus du massage cardiaque est décisive pour la survie. De plus en plus de lieux publics en sont équipés : écoles, mairies, supermarchés, gares, aéroports, gymnases, clubs sportifs, entreprises…

Certains DAE sont équipés d’électrodes pour enfant avec réducteur d’énergie, plus petites que celles des adultes. C’est donc celles-ci que vous devrez utiliser, en les plaçant comme indiqué par le défibrillateur : une au milieu du thorax, l’autre au milieu du dos. S’il n’y a pas d’électrodes adaptées, utilisez les électrodes pour adulte et activez le mode pédiatrique sur le défibrillateur. S’il n’y a ni électrodes enfant ni mode pédiatrique, placez une électrode adulte au milieu du thorax, et l’autre au milieu du dos.

2 000

enfants de 0 à 6 ans sont victimes d’un accident de la vie courante chaque jour en France. (1) 
Sur une année, on estime à 1 700 000 le nombre d’accidents de la vie courante parmi les enfants de 0 à 15 ans.

4Stopper un saignement important

Chez un enfant comme chez un adulte, un saignement important doit déclencher systématiquement un appel au 15.

Pour stopper l’hémorragie, comprimez la plaie avec la paume de la main (la vôtre ou celle l’enfant s’il est en âge et en état de le faire). En relais de la compression manuelle, par exemple le temps d’appeler les secours, vous pouvez faire un pansement compressif en plaçant un tampon de tissu (vêtement, serviette-éponge, etc.) sur la plaie, et en le maintenant avec une bande suffisamment serrée pour stopper l’hémorragie.

Si la compression manuelle et le pansement compressif ne sont pas possibles ou pas efficaces, alors seulement vous devez réaliser un garrot « tourniquet » (si le saignement est au niveau d’un membre) :

  • enroulez une bande de tissu deux fois autour du membre blessé, quelques centimètres au-dessus de la plaie (jamais sur une articulation) ;
  • faites un nœud, placez dessus un bâton solide ou une petite barre métallique et faire deux nœuds au-dessus du bâton pour le maintenir ;
  • tourner le bâton pour serrer le garrot jusqu’à l’arrêt du saignement ;
  • maintenez le bâton et le garrot pour qu’il ne se desserre pas en nouant solidement la bande de tissu.

Attention :

  • une fois en place, ne desserrez pas le garrot car cela pourrait aggraver l’état de la victime ;
  • le garrot doit être visible pour que les secouristes puissent le gérer rapidement ;
  • un garrot se pose uniquement sur les membres. Ne posez jamais de garrot au niveau du tronc ou du cou.

5Stopper un étouffement aigu

En cas d’étouffement aigu, c’est-à-dire si l’enfant ne peut plus ni parler, ni tousser, il faut intervenir très rapidement pour éviter la perte de connaissance. Chaque seconde compte : si vous êtes seul(e) avec l’enfant, vous devez effectuer les manipulations de désobstruction des voies aériennes avant de prévenir le 15. Si quelqu’un est avec vous, la personne peut appeler les secours pendant que vous effectuez les manipulations.

Pour un enfant de plus de 2 ans

Si c’est un enfant de plus de deux ans, mettez-le à genoux et appuyez son torse contre votre cuisse, penché en avant. Appliquez alors une à cinq claques vigoureuses entre les omoplates, avec le talon de la main ouverte. Si au bout des cinq claques la respiration n’a pas repris, effectuez des compressions abdominales : placez l’enfant debout et appuyez son dos contre votre ventre. Appliquez votre poing fermé entre le bas du sternum et le nombril. Penchez légèrement l’enfant vers l’avant et appuyez alors cinq fois sur son ventre avec un mouvement profond légèrement remontant. Si les compressions abdominales ne donnent pas de résultat, réessayez les claques dans le dos, et ainsi de suite.

Une fois le corps responsable de l’étouffement expulsé, appelez le 15 pour évaluer l’état de l’enfant.

Pour un bébé de moins de 2 ans

Pour un bébé (0-2 ans), les signes de l’étouffement aigu sont la bouche ouverte sans cris ni pleurs, et le bleuissement. Il faut alors intervenir très vite pour désobstruer les voies respiratoires. Placez l’enfant sur le ventre, le long de votre bras et appuyez-vous sur votre cuisse, la tête vers le bas. Maintenez-lui la tête au niveau de la mâchoire pour qu’il garde le cou droit, sans appuyer sur la gorge. Appliquez une à cinq claques vigoureuses entre les omoplates, avec le talon de la main ouverte. Si ça ne suffit pas, effectuez des compressions thoraciques : retournez le nourrisson sur le dos, toujours sur votre avant-bras appuyé sur votre cuisse, tête vers le bas, en lui maintenant la nuque. Placez deux doigts sur le sternum, un peu au-dessus de la jonction des dernières côtes, et appuyez fermement une à cinq fois pour tenter de provoquer l’expulsion. En cas d’échec, réessayez les claques dans le dos, et ainsi de suite.

Là aussi, dès reprise de la respiration, appelez immédiatement le 15 pour évaluer l’état du bébé.

Nourrisson ou enfant, si le corps étranger n’a pas été expulsé au bout de trois cycles claques/compressions et si la respiration n’a pas repris, appelez tout de suite le 15 et continuez les manipulations en attendant l’arrivée des secours.

En cas d’étouffement partiel, c’est-à-dire si l’enfant ou le bébé tousse et respire, il ne faut surtout pas tenter ces manipulations qui pourraient aggraver son cas. Laissez l’enfant tousser, rassurez-le, et une fois la crise passée, mettez-le dans une position confortable pour qu’il se remette tranquillement. Au moindre doute, contactez le 15 pour obtenir un avis médical.

6Mettre un enfant en PLS

Pour empêcher un enfant inconscient mais qui respire de s’étouffer, il faut le mettre en position latérale de sécurité (PLS). C’est aussi le cas si l’enfant est en détresse respiratoire, par exemple suite à une noyade. La manœuvre est très simple.

Pour un enfant de plus de 2 ans :

  • prenez le bras le plus proche de vous et placez-le à angle droit par rapport à l’enfant ;
  • prenez l’autre main, paume contre paume ;
  • positionnez le dos de sa main contre son oreille et sa joue ;
  • soulevez le genou le moins proche de vous ;
  • ramenez le talon le plus proche des fesses ;
  • appuyez sur le genou pour basculer la victime sans abîmer sa colonne vertébrale ;
  • retirez délicatement la main sous le cou de la victime ;
  • remontez le genou supérieur à angle droit pour terminer la stabilisation.

Pour un nourrisson : c’est la même manœuvre sauf que la main du bébé devra être placée au milieu de sa poitrine et non contre sa joue.

source

(1) Fédération française de sauvetage et secourisme

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